07 Nov Amalia Gentileschi: tomber dans la réalité
Condividiamo di seguito il pensiero giunto con una email pseudoanonima di tale “Amalia Gentileschi” che scrive questo testo in francese. Poco sappiamo di lei: è una donna, è madrelingua francese ed è dotata di sensibilità e ambizione esistenziale. Speriamo continui a condividere con noi i suoi testi, comunque per ora siamo grati ed ispirati. Eccolo:
“Tomber dans la réalité.”
Nous sommes tombés dans ce monde. Bambins criards meurtris par la chute.
Météorites décrochées du ciel, étoiles filantes filant à la rencontre du sol. Que reste-t-il de nous ? Atmosphère qui désintègre, qui disloque.
Errants avides à vie, cherchant les particules perdues, les poussières à la dérive.
En combien de morceaux mon âme s’est-elle dispersée ? Morceaux de vie autonomes, qui se heurtent, se télescopent, se retiennent et s’éloignent.
Nous serons toujours des êtres incomplets.
Mais quelle a été l’étincelle
le choc
la caresse
le désir
Quel a été le point de rupture
Le basculement de l’éther
A la Terre
L’ensevelissement d’un morceau d’univers
Sous l’échine du corps, sous les chaînes des rêves
Était-ce un choix ? Une condamnation, une nécessité ?
Avons-nous sauté, curieux
Ou avons-nous chuté, peureux
Tentant dans notre course de nous raccrocher aux autres corps, célestes ?
Et de nous brûler les mains.
Nous tombons et avec nous la soif, la nostalgie
De l’unité.
Fardeau de l’air qui nous atterre,
Fardeau de l’air qui nous amarre
Que d’énergie employée à
Se hisser encore plus haut
Se projeter au loin
Repousser les limites
Se ramasser en soi-même
S’expandre désespérés
Rassembler des foules brisées
Que d’énergie jetée via
Aux quatre vents
A la face des autres
Espérant que grandisse
Une fleur
Dont la tige porterait aux cieux
Que d’énergie nous mettons à nous élever !
Nostalgiques errants avides
Meurtris à vie.
Et si notre acte créateur
D’un semi-semis
Échoue
Alors
De nos mains criardes
Que d’énergie mettons-nous à détruire !
Que reste de nous
Au moins quelques cendres
Un souvenir
‘Nous avions essayé ‘.
Amalia Gentileschi 07/11/18